« La Nueve », d’Evelyn Mesquida

La Nueve raconte l’histoire méconnue de ces républicains espagnols qui ont servi dans la Neuvième Compagnie du régiment de marche du Tchad de la 2eme Division Blindée du général Leclerc pour vaincre le fascisme: l’enfermement et les tortures dans les camps de concentration français suite à la retirada d’Espagne, l’enrôlement dans la légion étrangère, la désertion pour intégrer l’armée de De Gaulle, la défaite infligée à l’Afrikakorps de Rommel, leur entrée dans Paris le 24 aout 1944, la fin de leur aventure à l’intérieur même du nid d’aigle d’Hitler qu’ils seront les premier à pénétrer (et à piller) et la colère amère de ne pas avoir pu redescendre en Espagne pour éliminer Franco comme on leur avait pourtant promis.

A droite, le lieutenant Amado Granell, ancien officier de la Colonne de Fer, est le premier « allié » à entrer dans Paris.

On y découvre également le personnage de Philippe de Hauteclocque, dit « Leclerc », ancien royaliste et membre de l’Action Française ayant rejoint De Gaulle. Alors qu’il s’était réjoui du coup d’État de Franco en Espagne il changera radicalement d’opinion vis à vis des républicains et anarchistes espagnols qui combattront sous ses ordres. Il n’aura de cesse de témoigner la plus grande estime pour ces combattants de la liberté qui partagent avec lui des valeurs communes: Ne pas obéir à des ordres stupides et toujours prendre l’initiative. La philosophie militaire de Leclerc était faite pour coller avec les pratiques autogestionnaires des espagnols de la Nueve qui ne lui obéirent, ainsi qu’à Raymond Dronne, que parce qu’ils les tenaient en haute estime.

L’ouvrage se termine sur les témoignages de membres encore vivants de la Nueve dans lesquels on découvre leur parcours: ancien de l’armée républicaine, de la Colonne Durruti ou de la Colonne de Fer.

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Une réponse à « La Nueve », d’Evelyn Mesquida

  1. Michel BAJON dit :

    Encore une fois des oubliés de l’histoire de France ! Comme les tirailleurs sénégalais, les auxiliaires tonkinois et annamites, les compagnies de thabors marocains, les harkis… Tous chair à canons, bons à prendre en première ligne pourles assauts, mais relégués aux derniers rangs à la distribution des prix et des honneurs… La France ne brille guère par sa reconnaissance et sa compassion !

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