Récit de la manif du 17/03

Mardi 15 nous avons réalisé un tract suite à l’appel national des étudiants et lycéens à manifester contre la loi travail. Nous l’avons diffusé le soir même à Monteil à la sortie des cours en espérant mobiliser quelques personnes. Les gens étaient chauds, on parlait des mesures les plus débiles et les plus dangereuses de la loi El-Khomri. On s’est donné rendez-vous à 8h devant le lycée et on devait rejoindre la manifestation prévu à 9h30 place d’arme.
Jeudi matin on a un peu halluciné de voir qu’il y avait entre 300 et 400 personnes devant Monteil qui voulaient manifester. Seulement le bahut est un peu grand et il y a de nombreuses entrées, c’est difficile d’organiser un blocage. On décide d’aller le plus vite possible à Foch pour aller aider les autres. Sur le chemin quand on se retourne c’est impressionnant de voir tout le monde. Ça siffle, ça gueule, ça bloque les bagnoles, y’a une bonne ambiance et c’est sympa.
On déboule à Foch par l’avenue Victor Hugo. C’est à peine 8h15. Le portail est bloqué par un sit-in et y’a pas mal de monde autour, mais pas de blocage effectif. Ça circule par la porte d’entrée. La CGT déballe la sono et un jeune de Foch prend la parole pour résumer le pourquoi du rassemblement.
Il pleut déjà et il ne fait pas très chaud, du coup on part en manif’ dès 8h30 au lieu de 9h30. On est un bon millier, on sait déjà que la mobilisation est réussie. Le cortège est animé et la pluie n’a refroidi personne. On arrive devant la cathédrale et on s’y plante comme des piquets. On se fait un peu chier et on a pas envie d’attendre 9h30 sous la pluie sans rien faire, du coup avec quelques gars de Monteil on décide de faire bouger tout ça et d’aller à la préfecture. Les gens semblent d’accord et suivent le mouvement, malgré les tentatives des militants du NPA pour tenir tout le monde sur la place comme ils avaient prévu.
Premier tour, on passe devant la préfecture, on marque une pause puis la manif’ est redirigée vers la place d’arme. Une fois arrivée, même cirque: on s’emmerde et on a froid. Du coup on gueule pour descendre la rue Béteille et passer devant les lycées Querbes et Monteil. Une fois de plus ça fait consensus (sauf chez les organisateurs) et tout le monde se dirige vers la rue Béteille. Querbes est fermé et on passera pas directement devant Monteil. On remonte St Cyrice et on se dirige vers François d’Estaing. On s’arrête et on gueule pour qu’ils descendent. C’est marrant, la foule alterne entre les invitations à descendre, les sifflets et les « fils de bourges! ». On doit attendre parce que la CGT doit ramener son camion sono, mais ça nous gonfle et on continue notre tour de ville. On les croisera plus bas. On passe devant le palais de justice et on continue direction Foch. Finalement l’avenue Victor Hugo est bloquée par les flics et la manif repart place d’arme. Mais cette fois on s’arrête pas et on retourne à la préfecture comme c’était prévu par les organisateurs. Dans les rues on a droit aux fumigènes et aux pétards. Un fois sur place le décors est planté: sono, musique douteuse et discours. On attend. Derrière y’a un gamin d’une quinzaine d’années qui se fait chopper par un flic en civil parce qu’il aurait balancé un pétard. On va voir ce qu’il se passe. Il prend son nom et lui file une convocation au commissariat. D’autres types se font interpeller pour des histoires de pétards. C’est con, mais visiblement les flics s’ennuient.
On fini par retourner place d’arme où la manif commencera à s’essouffler. On se barre vers 10h45.

Un apprenti qui ne se laisse pas faire

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