En vertu du principe selon lequel, tout corps vivant violemment plongé dans l’eau glacée meurt, un crime a été commis en Aveyron.
En vertu du principe selon lequel toute agression est le fait d’une personne se pensant autorisée à s’en prendre à une autre, un homme a commis un meurtre.
Au regard du principe selon lequel, dans notre société, tout homme se sent autorisé à passer ses nerfs sur un enfant ou une femme, une jeune fille a été assassinée.
Peu importe les raisons évoquées a posteriori par les uns ou par les autres, peu importe la situation, peu importe le nombre d’agresseurs ou d’agressés, chaque meurtre est le fait de quelqu’un se croyant supérieur à sa victime au point de s’arroger le droit de la tuer.
Le meurtre choque, bien sûr, mais la façon dont les différentes instances et les médias traitent le sujet, écœure.
Ce crime comme tous les autres est odieux, mais ce qui l’est plus encore, c’est le fait que toutes les personnes qui se sont exprimées, tous les médias, ont volontairement, y compris pour le nier, rattaché les faits à la réalité agricole, économique et sociale du moment. Des explications qui ressemblent furieusement à des excuses inconscientes.
Aucun, volontairement ou involontairement, n’a ne serait-ce qu’évoqué l’évidence.
Un homme a assassiné une femme.
Un homme a assassiné une femme, parce qu’il s’y sentait autorisé par sa culture, par son environnement, par son éducation.
La société conclura qu’il était fou et on en restera là.
Mais comme dans 99% des cas, lorsqu’un homme tue une femme, il s’agit bien d’un crime sexué, sexiste et sexuel.
Que les personnes, les médias, qui se sont exprimés n’aient pas conscience de l’orientation de leurs propos et de leurs non-dits, est une évidence.
Et, cela, est pire que tout.
Ils ne font pas exprès d’évacuer la question du crime sexué, c’est automatique et inconscient.
Ils n’y pensent même pas.
De la même manière que l’un nie l’humanité d’une femme en s’arrogeant le droit de la tuer, les autres nient le conditionnement des esprits.
Dénoncer le machisme latent de la société dans laquelle l’on vit ne les effleure même pas.
Médias muets. Silence radio.
Mais nous, nous ne pouvons pas nous taire, parce que le fascisme, c’est ça aussi…
Angéline et Annick